Grand débat Sud Ouest mardi 28 septembre sur l’avenir du tourisme sur le Bassin d’Arcachon.

Quelques chiffres pour commencer :

Le tourisme rapporte 760 M d’euros par an sur le Bassin d’Arcachon, soit 1/4 des retombées du département.
En 2019, ce sont 10,2 millions de nuitées qui ont été vendues, dont 1,2 M à des étrangers.
Le séjour moyen du touriste dure 6 jours, et il dépense un peu plus de 70 € par jour.
La même année 2019, on recensait 42 000 lits marchands traditionnels autour du Bassin, dont 30 000 dans des campings.
Les trois communes d’Arcachon, La Teste de Buch et Lège Cap Ferret trustent 60% de ces lits marchands, et 46% des meublés.
L’hôtellerie ne représente que 8% de ces lits. Soit 3 600 lits, dont les 3/4 sont en 2 ou 3 étoiles. 44% de ces lits sont à Arcachon, et 22% à La Teste de Buch.
Par rapport à ces chiffres, notons que les plates formes de type RbnB offrent 80 000 lits en 17000 annonces, soit 46% de l’offre d’hébergement.

Que retirer de ce débat ?

Les intervenants se centrent sur la notion de surtourisme, dont on a fait l’expérience notamment au cours de ces deux dernières années. Foules sur les plages, nuisances diverses et notamment sonores, difficultés de circulation ont été à l’ordre du jour.

Face à ce constat, les intervenants prônent le tourisme des quatre saisons : il s’agit d’attirer des visiteurs tout au long de l’année. L’expert de Protourisme invité, Didier Arino, met en avant deux conditions pour y réussir.

Il faut d’abord étoffer l’offre d’hébergement, qui doit monter en gamme. On pointe donc la nécessité de mettre en place de nouveaux hébergements de tous ordres – hôtels, éco-loges… – et de rénover l’existant.

L’offre d’activités, quant à elle, est le deuxième volet de cette évolution. Les activités possibles toute l’année sont passées en revue. L’accent est mis sur les activités sportives (vélo, kayak…) en lien avec l’écotourisme : visites de sites et de réserves naturels, dans un souci de protection de la biodiversité et de bonne conduite écologique. C’est ainsi qu’un camping « green » propose l’apprentissage du tri des déchets…

Didier Arino souligne que le Bassin a la chance d’avoir pour faire sa promotion touristique un seul partenaire, le SIBA. Son président Yves Foulon, maire d’Arcachon, réfléchit aux moyens d’effectuer cette mutation qualitative du tourisme autour du Bassin d’Arcachon.

On peut cependant regretter que dans l’énumération des atouts de notre Bassin, le patrimoine immatériel ait été passé sous silence.

On aurait ainsi pu mentionner les métiers de la plaisance, l’existence d’une tradition nautique, matérialisée par la construction navale, et la défense des vieux gréements, bien présente pourtant dans nos ports. Le futur musée de La Teste fera une place aux vieux métiers de notre terroir.

Il n’a pas été question non plus du bien réel patrimoine architectural du Bassin, que ce soit la Ville d’Hiver, les vieux quartiers de La Teste, les ports ostréicoles et le charme vernaculaire de leurs cabanes. Bien évidemment, le classement en Site Patrimonial Remarquable du Pyla et de ses « belles villas », comme à l’Ile de Ré, Hossegor ou Soulac, constituera un atout crucial dans cette attractivité culturelle.

Notons aussi que l’offre culturelle, comme les festivals de musiques implantés dans les communes du SIBA, n’a pas été mentionnée non plus.

Enfin la forêt, qui dans ses différents aspects – usagère, domaniale… – mérite pourtant le voyage, était la grande oubliée de ce débat.

Les associations comme la nôtre ont une voix à joindre à cette partition.

Le débat en replay : https://www.facebook.com/watch/live/?ref=watch_permalink&v=1050939765658672