La forêt au Pyla

Les pins de nos jardins, outre qu’ils participent à la notion générale qui fait du Pyla « les villas dans la forêt », sont les sentinelles avancées de la forêt qui nous entoure.

Ouvrons nos portails et faisons une centaine de mètres: nous accédons sans transition au plus grand massif forestier d’Europe, et nous pouvons y marcher sans en sortir jusqu’au Pays Basque. Cette possibilité, à laquelle pourrait nous ne pensons guère, fait partie des immenses avantages de la vie au Pyla.

Cette forêt qui nous entoure se décline en paysages plus divers qu’il n’y semble à première vue.

La forêt au Pyla

La forêt usagère historique de La Teste, héritière de la « montagne » d’Arcachon et fille du premier peuplement naturel de pins, déroule ses arbres centenaires et sa végétation variée sur les dunes proches. Elle est protégée par son statut particulier, et son classement Natura 2000.

La forêt usagère historique de La Teste, héritière de la « montagne » d’Arcachon et fille du premier peuplement naturel de pins, déroule ses arbres centenaires et sa végétation variée sur les dunes proches. Elle est protégée par son statut particulier, et son classement Natura 2000.

La forêt dunaire qui commence au sud de la Dune doit beaucoup à la main de l’homme. Son caractère exceptionnel et la qualité de sa gestion par l’ONF lui vaudront bientôt un classement en « Forêt d’exception ».

La forêt usagère

Soumise à un régime particulier de servitude, la forêt usagère, vieille de 2000 ans, s’étend sur 3800 hectares au cœur de la commune. Entretenue pour sa résine (« l’or blanc ») depuis plus de 2000 ans, cette forêt n’a pas été exploitée dans le cadre de la sylviculture, ce qui lui donne un visage très particulier, que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans la forêt landaise.

Les habitants résidant depuis plus de dix ans sur les communes de Gujan-Mestras et de La Teste-de-Buch (le bourg, Cazaux, le Pyla et le Cap Ferret) et de certaines parties d’Arcachon ont le droit de demander aux syndics des Usagers du “pin vif ” pour la construction de maisons ou de bateaux. Les Usagers peuvent prélever eux mêmes du bois mort ou du bois vif de sous bois (autres que des pins vifs) pour le bois de chauffage.

Cette situation remonte à la célèbre baillette de 1468, et a été menacée de nombreuses fois et jusqu’à nos jours.

Depuis l’abandon du gemmage pratiqué par les « ayant-pins », propriétaires du sol, mais limités dans leurs possibilités d’exploitation, la forêt usagère est peu entretenue. Elle abrite un écosystème varié.
Son relief tourmenté et l’existence par endroits de petits marais a contribué à l’installation d’une végétation diverse: on y rencontrera houx, fougères, bouleaux, et cotonniers.

Elle est sillonnée de chemins plus ou moins praticables, et on y trouve ici et là des sections des anciennes pistes cyclables qui permettaient aux résiniers de rejoindre le bourg, quand elles ne sont pas enfouies sous la végétation ou brisées par le passage de voitures ou d’engins.

On passera près des cabanes de résiniers, avec leur airial, hangars, chais, bûchers, et parcs à moutons. Certaines sont à l’abandon et s’écroulent; d’autres ont été rénovées et servent de havre pour les vacances et les fins de semaine.

Plus surprenant, on se trouvera au détour d’un chemin face à face avec une pompe en activité. Le pétrole y est en effet exploité depuis les années 60, et a fourni des revenus conséquents à la commune à certaines périodes. Les pompes sont reliées par un réseau de pistes asphaltées.

La Forêt Usagère est englobée dans le territoire Natura 2000, dont les DocOb, d’une grande valeur scientifique, contiennent une série de recommandations pour les propriétaires. Celles ci sont cependant difficiles à mettre en oeuvre du fait du droit particulier qui régit cette forêt.

La forêt dunaire

Elle concentre la diversité des habitats du littoral sableux, et accueille une biodiversité remarquable et fragile dans les milieux dunaires.
Installée au 19ème siècle et gérée par des forestiers depuis plus de 150 ans, cette forêt décline essentiellement trois fonctions :

  • protéger la biodiversité et les paysages,
  •  produire du bois et des services écosystémiques,
  • accueillir les publics

La végétation s’y organise en bandes parallèles à la côte: se succèdent haut de plage avec sa laisse de mer, dune blanche plantée d’oyats, dune grise à immortelles, première frange forestière boisée par l’homme afin de protéger la pinède, aux pins halomorphosés et anémomorphosés; pinèdes littorale, au sous-bois d’arbousiers et de genêts, dont l’apparente monotonie cache une grande diversité; l’arrière dune (flanc est des dunes, abrité du vent et du soleil de l’après midi, conserve l’humidité) planté de chênes verts ou pédonculée; les aulnaies marécageuses dans les lettes humides ou en bord des lacs.

D’occasionnels espaces ouverts par une coupe rase offrent des vues aérées qui permettent de découvrir le relief, et une flore de bruyères, de cistes et d’ajoncs.
Il est à noter que ces différents milieux ne font l’objet d’aucun traitement agro-pharmaceutique.

Ces milieux abritent une faune discrète d’insectes, grand Capricorne ou hanneton Foulon, d’oiseaux, rouge-queue ou pic-épeiche, une herpétofaune discrète, dont le lézard ocellé est le plus spectaculaire représentant; plusieurs espèces de chiroptères, ou chauve-souris; et bien sûr des mammifères comme le chevreuil ou le sanglier.

Les forêts ONF sont ouvertes, et chacun est libre de les explorer en suivant les chemins plus ou moins balisés, ou confidentiels. On trouvera des indications sur les sentiers-découvertes dans les Offices de Tourisme.
Les itinéraires sont consultables en ligne :

Plus largement, la Région Nouvelle Aquitaine a développé une application smartphone, gratuite, qui référencie la plupart des itinéraires. Elle est téléchargeable ici :

Des sentiers-découverte sont aménagés, et animations et visites guidées encadrées par des naturalistes sont proposées par de nombreux organismes, dont on peut consulter les programmes en ligne :

Le label Forêt d’exception

Les Forêt domaniale de Lège et Garonne et La Teste de Buch, gérées par l’ONF, sont en instance de classement en « Forêt d’Exception ».

Ce label distingue des forêts domaniales emblématiques par leur richesse historique, culturelle et environnementale, et faisant l’objet d’une gestion durable et concertée.

l’ONF et ses partenaires (collectivités territoriales, élus, associations…) souhaitent faire de ces forêts labellisées des leviers du développement économique local, en assurant leur mise en valeur et celle des territoires environnants.
La démarche, engagée en 2012, a vu la constitution d’un Comité de Pilotage et la rédaction d’une Charte.

Le contrat de projet « Forêt d’exception du Bassin d’Arcachon » a été rédigé entre 2012 et 2015, et signé en mai 2016. Il s’organise autour de quatre axes :

  • Faire connaître l’histoire de ces deux forêts
  • Concilier les différents enjeux, et allier protection du littoral, biodiversité, production de bois et accueil du public
  • Mobiliser la ressource bois de façon respectueuse de l’identité des deux forêts et innovante
  • Adaptter des pratiques forestières aux enjeux de demain.

Certaines actions ont déjà été engagées, comme la mise en place de sentiers interactifs.

La gestion par l’ONF est souple, et prend en compte les multiples attentes du public.
Il s’agit de lutter contre l‘érosion et le piétinement en zone dunaire; de veiller à la régénération des espaces boisés; de surveiller les espèces à forte valeur patrimoniale.
Le statut Forêt d’exception est accordé aussi en fonction de l’accueil réservé au public.